•           Alors que la dégradation du climat scolaire, déjà sensible en juin dernier, a franchi une nouvelle étape hier avec l’agression physique d’une collègue au LP de l’Acheuléen à Amiens, le Snes-fsu ne peut se contenter de la création d’un « observatoire » comme unique réponse à cette situation de crise.

              La dégradation continue des conditions de travail des personnels, d’études pour les jeunes, est arrivée à un point tel qu’il est urgent d’agir.

              Les violences, verbales ou physiques, des jeunes envers les adultes ou contre d’autres jeunes, sont condamnables, et il faut que la hiérarchie rompe avec la stratégie du « pas de vagues » qui incite les chefs d’établissement à ne pas convoquer de conseils de discipline, à ne pas prendre de sanctions, à comptabiliser les exclusions de cours pour stigmatiser les collègues qui n’ont, au final, que ce moyen pour permettre au cours de se dérouler normalement.

              Il est urgent de renforcer les vies scolaires avec du personnel de surveillance formé et encadré par des CPE en nombre suffisant.

              Il est urgent de réduire les effectifs des classes, la « surpopulation » créant d’elle-même un climat de malaise qui peut conduire à des comportements violents.

              Il est urgent d’en finir avec les réformes multiples (Socle commun, livret de compétence, réforme du bac pro, réformes du lycée...) qui se sont contentées de poser une étiquette « réussite » sur un échec scolaire ; les jeunes ne sont pas dupes et perdent ainsi confiance en l’école.

              Les personnels « observent » depuis des années cette dégradation insupportable tandis que la hiérarchie se cache les yeux.

              Il est temps que le ministre et le Recteur agissent.

     

    Communiqué de presse du SNES Amiens



  •  Fin janvier, la DHG tombe au LP Julie Daubié à Laon : nous perdons 183 heures d’enseignement et environ 100 élèves, soit 9,44 postes en moins.

    Lors d’une réunion syndicale, après vérification des chiffres communiqués par l’administration, nous constatons la suppression d’une 1/2 section de CAP ATMFC. De plus, certaines prévisions semblent minorées : une classe de 1ère Bac Pro Secrétariat de 21 élèves se retrouve avec un effectif prévisionnel de 17 élèves en Terminale. Nous envoyons un courrier de demande d’audience au Rectorat et prévoyons une journée d’action le lundi 6 février en cas d’absence de réponse.

    Le 2 février, nous rencontrons M.Reuter, Conseiller régional. Nous discutons de l’absence de cuisine pédagogique familiale dans notre lycée sans doute responsable de la suppression de la 1/2 section. La Région se dit prête à financer et à lancer ces travaux.

    Le 6 février, 85% des professeurs titulaires sont en grève (au programme distribution de flyers, confection d’une banderole pour la façade du lycée, invitation de la presse). Dans la journée, nous obtenons un rendez-vous avec une délégation rectorale le vendredi 10 février.

    Le 8 nous rencontrons la Présidente des Parents d’élèves Mme Cardon et le 9 M. Lefèvre, Sénateur-Maire de Laon.

    Le 10 février, nous apprenons au Rectorat que la 1/2 section de CAP ATMFC ne sera pas supprimée si une lettre d’engagement de travaux pour la cuisine familiale est envoyée par la Région dans les 15 jours avec à la clé un gain de 30 heures d’enseignement. Nous obtenons aussi l’assurance que les moyens nous seront redonnés si les effectifs constatés sont supérieurs aux prévisions.

    L’action unitaire (SNUEP-FSU, CGT, SE-UNSA) a donc permis de sauver la 1/2 section et de récupérer 2 temps pleins, mais nous n’oublions pas nos collègues titulaires et contractuels dont les postes sont supprimés ou partagés sur plusieurs établissements.

     

    Fabien MELANIE, Professeur de Lettres-Histoire, Correspondant local du SNUEP-FSU 

     


  • Le 6 mai 2012 porte à la Présidence de la République un homme qui se pose au soir de sa victoire comme le «Président de la jeunesse de France». Nos élèves appartiennent de fait à une génération qui peine à trouver sa place dans la société, l’Ecole étant directement interrogée sur sa capacité à permettre aux jeunes la meilleure intégration possible.

    La presse se montre sévère : Le quotidien Libération des 12-13 mai 2012 récuse «un modèle éducatif à bout de souffle, un système d’orientation inadapté», «une école française creusant les inégalités, grande sacrifiée des crises (...) oubliée des politiques». Force est de constater que les réformes engagées posent question. En 2012, le passage au Bac Pro 3 ans est l’un des responsables de 3500 suppressions de postes dans les lycées professionnels français dont près de 40 dans l’Aisne, 13 L.P. sur 17 recevant des DHG où les Heures Postes diminuent. Les réformes éducatives européennes promeuvent le développement de l’apprentissage ainsi qu’une approche par compétences.

    Il est légitime de s’interroger sur l’efficacité de ces mesures alors que 293 000 jeunes ont quitté l’école sans aucun diplôme entre juin 2010 et mars 2011 (source : MEN). Le Sénat s’alarmait en novembre 2011 : il rendait public un rapport dénonçant la dérive d’un système qui ignore les besoins des plus faibles et «cherche à les envoyer le plus tôt possible sur le marché du travail avec des perspectives de salaires et de carrière extrêmement restreintes». Comme notre collègue Christophe Hélou dans son entretien accordé au SNUEP-FSU (n°67, mars 2012), nous devons réfléchir à la souffrance ordinaire des enseignants, confrontés à des élèves souvent venus contre leur gré, face auxquels ils se sentent démunis. Contre le décrochage scolaire, contre la dégradation des conditions de travail et le resserrement de l’offre de formation, le SNUEP-FSU formule au quotidien des propositions qui devront avec le soutien actif de chacun trouver écho auprès de nos élus pour ne plus entendre des jeunes comme Fabrice, 22 ans, en contrat d’insertion dans les quartiers Nord de Marseille, regretter qu’«à l’école, quand on est mal parti c’est l’impasse» (Libération, op.cit.).

     

    Olivier GRIPP, Secrétaire départemental de l’Aisne du SNUEP-FSU,

     Commissaire paritaire (suppléant) et membre du CHSCTD (suppléant).

     





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