• Programme CLAIR : pas si clair !

     

    Le bulletin officiel n°29 du 22 juillet 2010 détaille le programme CLAIR (Collèges et Lycées pour l’Ambition, l’Innovation et la Réussite) expérimenté dès la rentrée 2010 et qui sera étendu à la rentrée 2011. Il concerne les établissements concentrant le plus de difficultés.

     

    Ce programme se caractérise par la mise en place d’innovations dans trois types de champs :

    • la pédagogie

     

    • la vie scolaire : désignation d’un préfet des études.

     

    • les ressources humaines : recrutement direct des personnels par le chef d’établissement et l’engagement à partir de 2011 pour une durée de 5 ans avec une lettre de mission personnalisée.

     

    Il concerne 105 établissements : 77 collèges, 11 lycées, 17 lycées professionnels…

     

    L’expérimentation  

    Le programme CLAIR est prévu pour tester à grande échelle les nouvelles « gestions de ressources humaines » incluses dans le « rendez vous du pacte de carrière ». Cette nouvelle gestion consiste en :

    • la mise en place de postes à profil académiques à recrutement local après avis du Proviseur ;

     

    • la mise en place d’un contrat d’objectifs (durée de 5 ans avec une échéance à 3 ans) avec « indemnité de fonction d’intérêt collectif » ;

     

    • le renforcement du rôle du Conseil Pédagogique qui répartit les indemnités, et définit les projets et objectifs pédagogiques avec le proviseur et le préfet des études.

     

    AVIS DU SNUEP-FSU

    • Cela va à l’encontre du paritarisme et des règles communes du droit à mutation

     

    • Cela remet en cause les statuts de PLP et CPE. De plus, si vous êtes dans l’établissement et n’acceptez pas votre lettre de mission, il vous est conseillé de demander votre mutation : « Les personnels enseignants, d'éducation, administratifs, sociaux et de santé qui n'adhèrent pas au nouveau projet seront encouragés à rechercher une affectation plus conforme à leurs souhaits. »

     

    • Le CP n’est pas une instance élue

     


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  • ZOOM SUR LE DISPOSITIF CLAIR

     

    Les rectorats et le ministère ont organisé une véritable omerta sur les établissements qui sont labélisés « CLAIR », et refuse de communiquer malgré la demande des syndicats de la FSU au mépris des personnels travaillant dans ces établissements.

    Les personnels et les parents apprennent au détour d’une phrase qu’ils sont dans le dispositif CLAIR ! Aucune consultation, aucune réunion du Conseil d’Administration (CA), aucun critère n’est donné, nous sommes tout à fait dans « le fait du prince ».

    Rien n’est clair dans cette affaire….

     

    Le SNUEP-FSU dénonce ce dispositif où la encore les personnels sont confrontés au « fait du prince » : le chef d’établissement recrute ses enseignant-es et CPE mais aussi a droit à une organisation dérogatoire des enseignements sur les programmes, les heures… Tout cela à moyens constants ! Il est aussi créé dans ces établissements-là un « préfet des études », qui ressemble furieusement au « surgé » des années soixante dix et fait référence à celui qui, dans certains collèges religieux, a pour fonction d'exercer une surveillance générale sur les études et la conduite des élèves.

    Comment croire réellement que ce dispositif – qu’on veut étendre en 2011- permette aux élèves d’aller jusqu’au bac dans l’enseignement professionnel ?

     

    C’est surtout un moyen de faire éclater les règles nationales et de contourner les partenaires dont bien sûr les syndicats représentatifs. Localement quelle valeur peut alors avoir le CA qui n’est plus consulté et à qui on a déjà enlevé des prérogatives avec les conseils pédagogique ?

    C’est penser a priori que les hiérarchies locales sont plus compétentes que le niveau rectoral ou ministériel. Aucune étude ne le démontre. Nous avons alors tous les risques de l’arbitraire le plus grand, surtout sur des petites unités, et la mise en place de coteries.

    C’est vouloir casser à plus long terme les diplômes nationaux avec des établissements complètement dérégulés qui feront des enseignements localement à la carte et qui en viendront à demander des diplômes « maison » pour suivre le rythme de leurs élèves.

    C’est vouloir préparer un lycée à deux vitesses.

     

    Si on reconnaît que le LP est plus difficile que les autres lycées, il faut alors réellement lui donner des moyens de fonctionner (personnels, DHG, effectifs réduits…), permettre aux personnels de « remotiver » les élèves, leur redonner le goût de l’étude mais aussi donner des moyens matériels et financiers aux élèves pour être en condition d’apprendre.

    Il ne suffit pas d’incantations qui disent « il faut valoriser l’enseignement professionnel », le SNUEP-FSU veut des actes.

     


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