• Pour un enseignement professionnel fort !!!

    Le 6 mai 2012 porte à la Présidence de la République un homme qui se pose au soir de sa victoire comme le «Président de la jeunesse de France». Nos élèves appartiennent de fait à une génération qui peine à trouver sa place dans la société, l’Ecole étant directement interrogée sur sa capacité à permettre aux jeunes la meilleure intégration possible.

    La presse se montre sévère : Le quotidien Libération des 12-13 mai 2012 récuse «un modèle éducatif à bout de souffle, un système d’orientation inadapté», «une école française creusant les inégalités, grande sacrifiée des crises (...) oubliée des politiques». Force est de constater que les réformes engagées posent question. En 2012, le passage au Bac Pro 3 ans est l’un des responsables de 3500 suppressions de postes dans les lycées professionnels français dont près de 40 dans l’Aisne, 13 L.P. sur 17 recevant des DHG où les Heures Postes diminuent. Les réformes éducatives européennes promeuvent le développement de l’apprentissage ainsi qu’une approche par compétences.

    Il est légitime de s’interroger sur l’efficacité de ces mesures alors que 293 000 jeunes ont quitté l’école sans aucun diplôme entre juin 2010 et mars 2011 (source : MEN). Le Sénat s’alarmait en novembre 2011 : il rendait public un rapport dénonçant la dérive d’un système qui ignore les besoins des plus faibles et «cherche à les envoyer le plus tôt possible sur le marché du travail avec des perspectives de salaires et de carrière extrêmement restreintes». Comme notre collègue Christophe Hélou dans son entretien accordé au SNUEP-FSU (n°67, mars 2012), nous devons réfléchir à la souffrance ordinaire des enseignants, confrontés à des élèves souvent venus contre leur gré, face auxquels ils se sentent démunis. Contre le décrochage scolaire, contre la dégradation des conditions de travail et le resserrement de l’offre de formation, le SNUEP-FSU formule au quotidien des propositions qui devront avec le soutien actif de chacun trouver écho auprès de nos élus pour ne plus entendre des jeunes comme Fabrice, 22 ans, en contrat d’insertion dans les quartiers Nord de Marseille, regretter qu’«à l’école, quand on est mal parti c’est l’impasse» (Libération, op.cit.).

     

    Olivier GRIPP, Secrétaire départemental de l’Aisne du SNUEP-FSU,

     Commissaire paritaire (suppléant) et membre du CHSCTD (suppléant).

     


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